Côte d'Ivoire
Le mois de novembre 2004 restera longtemps marqué dans les annales de la crise politico-militaire de la Côte d’Ivoire. Entre le 6 et le 9 novembre, des événements se sont succédé, créant de vives tensions dans le pays. Parmi eux, les tirs de l’armée française devant l’hôtel Ivoire le 9 novembre.
Sur les réseaux sociaux, des Ivoiriens commémorent cette triste date qui a favorisé la création à Abidjan, la capitale économique, d’un monument des Martyrs, aujourd’hui tombé dans l’oubli.
Ces internautes regrettent surtout l’impunité qui a suivi la réaction des soldats français, accusés d’avoir tiré à balles réelles sur des manifestants civils aux mains nues, tuant au passage une dizaine d’entre eux. Petite piqûre de rappel de cette période mouvementée.
Nous sommes en novembre 2004. Les relations entre la Côte d’Ivoire et son ancien colon, la France sont devenues exécrables dans le cadre de la rébellion débutée deux ans plus tôt.
Les tensions vont atteindre leur point culminant lorsque le samedi 6 novembre 2004, deux avions de chasse appartenant à l’armée ivoirienne lancent des tirs de roquette sur un camp de l’armée française sis à Bouaké, capitale du centre et siège de la rébellion armée. Neuf soldats français et un civil américain sont tués.
Riposte du camp français : destruction immédiate des deux avions de chasse ivoiriens, mais également de tous les aéronefs “pour les priver de capacité offensive”, déclara alors Jacques Chirac, ancien président français.
Sur les antennes de la télévision nationale, RTI, on annonce en boucle que l’armée de l’air ivoirienne est réduite à néant. Les heures et les jours qui suivent, des rixes éclatent à Abidjan, où des ressortissants français sont visés par les manifestants, en représailles de “l’attaque de l’armée française”. Le 7 novembre, le chef de l’Etat Laurent Gbagbo appelle “au calme” et demande aux manifestants de “regagner leur domicile et de ne pas céder à la provocation”.
Enquêtes au point mort
Aux premières heures du lundi 8 novembre, une colonne de chars français se dirige vers l’Hôtel Ivoire pour, disent-ils, sécuriser les 200 ressortissants français qui s’y trouvent. Mais, les habitants du quartier qui abrite l’hôtel sont surpris de voir les chars français postés aux alentours du domicile présidentiel, situé à environ 600 mètres de l’hôtel.
L’option d’un coup d’Etat par la France est immédiatement mise en avant. En dépit du retrait des chars pour l’hôtel Ivoire, les populations commencent à descendre dans la rue pour former un bouclier humain autour de la résidence du président. Mardi 9 novembre, la tension est à son comble. Les manifestants ont désormais fait mouvement vers l’hôtel Ivoire.
“Peu avant 15 heures, un journaliste de Reuters spécialiste de la Cote d’Ivoire, présent devant la résidence de Gbagbo, reçoit un appel d’un militaire français : + Nous avons l’autorisation de tirer sur des cibles sélectives +. Dix minutes plus tard, il entend des coups de feu. Les soldats de Licorne, tirent en rafale, des “gomme-cogne” à priori non-mortelles. Il perçoit aussi des tirs isolés”, relatait le site français Nouvelobs.com.
Ces événements ont donné lieu à une bataille de chiffres entre le gouvernement ivoirien et l’armée française. 57 morts sous les balles françaises et plusieurs dizaines de blessés, selon Abidjan qui n’a pas réussi à appuyer son bilan. Paris reconnaît cependant “une vingtaine de morts civils et militaires”, mais évoquent la présence d‘éléments isolés armés, sans fournir de preuve également.
La lumière n’a jamais été faite sur cette affaire et aucun coupable n’a été puni. Tout comme l’affaire du bombardement du camp militaire français à Bouaké, qui demeure l’une des plus grosses énigmes de la crise ivoirienne.
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